artiste/ Alechinsky
Belgique
» A la pointe de mon pinceau, il m’arrive (je vis pour ces moments-là ), d’inventer un trait. Douceur, partage : reconnaître un trait ! »
Né en 1927 à Bruxelles, Pierre Alechinksy est l’un des membres du groupe CoBrA avec Karel Appel, Asger John et Christian Dotremont. Influencé par le surréalisme, Alechinksy préfère travailler le grand format comme des oeuvres murales monumentales. Si ses premiers travaux sont caractérisés par un réalisme social et un rejet de l’abstraction pur, l’artiste s’achemine à partir des années 1950 vers un style plus fluide et plus sensible. Fasciné par la calligraphie orientale, dont la spontanéité l’attire, il effectue plusieurs voyages en Extrême-Orient et tourne à Kyoto un film documentaire sur cet art traditionnel japonais. Dès lors, calligraphie et action painting s’invitent dans ses créations. Également écrivain, il a publié de nombreux livres et a illustré avec un humour parfois féroce les textes de Michel Butor, Cioran ou Tardieu.
En 1965, André Breton choisit son œuvre Central Park (1965) pour L’écart absolu, XIe Exposition internationale du Surréalisme à la Galerie de l’Œil, à Paris. Cette œuvre marque un tournant dans sa carrière artistique : il s’agit de son premier tableau acrylique à « remarques marginales », ici une vue aérienne de Central Park, interprété par l’artiste sous forme de monstre. Alechinsky abandonnera progressivement l’huile pour ce nouveau médium qu’il utilise sur papier qu’il maroufle ensuite sur toile.
Développant un art librement descriptif allant du visage au monstre ou d’un fourmillement à l’amplitude, il aborde le grand format. Quelques œuvres monumentales : un mural avec Dotremont pour le métro de Bruxelles, station Delta ; le salon d’accueil (murs, plafond et tapis) au Ministère de la Culture, Paris ; les murs et impostes de la rotonde reliant l’Hôtel de Lassay à l’Assemblées Nationale ; un mural en laves émaillées au Silkeborg Kunstmuseum, Danemark.