artiste/ Poupon

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Robin Poupon monte en 2023 un pôle consacré aux arts de l’estampe, et plus particulièrement à la gravure, et expérimente les différentes techniques de cette discipline en les envisageant comme des installations, comme des vecteurs entre la sculpture, la photo, et les différentes formes de récits. Il s’attelle alors à la réalisation d’œuvres en série, en traitant des sujets comme la vidéosurveillance, ou encore la mémoire (inter) personnelle, et s’attache à véhiculer ce que peut la poésie, afin de réinterroger notre rapport au monde, qu’il appréhende comme une urgence.

Série « places filmed »
En 2022, Robin Poupon a commencé une série essentiellement en moyen et grand format, en puisant des images toutes issus d’une même thématique, qu’est la surveillance. À partir de prises de vues collectées sur plusieurs sites, mettant en accès libre des caméras de surveillances et leurs captures, lui fournissant des contextes très variés, il s’attelle à reprendre ces mêmes espaces, représentant à eux seuls les nombreux impacts de l’être humain sur son environnement, établissant un lien entre l’absurdité du monde dans lequel nous évoluons, sa décadence, tout en tentant d’en faire surgir sa beauté intrinsèque, subséquente à la dureté catégorique des milieux qu’il sélectionne (forêt brûlée, ville à l’architecture abondante, lieux abandonnés, ascenseurs, scènes de rues…)

Poupon Robin – Silence, 2024
Des silences cessent de mourir.
Serge Pey
C’est en observant les ruines, en les abordant comme des fragments à voir, qui se case dans le macro et dans le micro de nos environnements quotidiens, que Robin Poupon rallie la notion du Sauvage à ce qui n’est pas produit, pensé par un esprit. Ainsi nous donne-t-il à voir une simple ruine, imaginée, prototypique, abandonnée au milieu d’un vaste paysage. Cette gravure à l’eau-forte n’est pas à considérer comme une vue fantasmatique de l’artiste, ni comme une vision romantique, mais au contraire à l’envisager comme une absence. Quoique la ruine impose aux regardeu.res une multitude d’éléments qui peuvent être rattachés à un passé précis ou supposé, c’est bien l’absence de récit, ou une présumé interruption qui la caractérise.
Il y aurait donc un chaos en formation, inscrit dans une temporalité inexistante, où le sauvage impacte un espace dépourvu de présence humaine, et où le temps ne serait qu’un simple contour, un prétexte que renferme l’image gravée.
Dans la continuité d’un travail entamé en 2021, Robin Poupon s’attache donc à relever l’importance des ruines dans nos paysages actuels, afin de questionner l’effet-ruine, inhérent au genre post-apocalyptique qu’on lui assigne, en tentant d’interroger le partage qui peut être fait entre objets nobles et objets vulgaires (pouvant être qualifiés de “sauvage” encore aujourd’hui).
Car la ruine semble bien être un objet transclasse, et ne peut plus être assignée comme relevant d’un “langage de la culture de masse”, et dépasse largement le cadre d’un motif littéraire, mythologique ou biblique, en faisant naître de nouveaux paradigmes, notamment tournés vers la Nature, que cette seule phrase de Diane Scott, en parlant des paysages abandonnés de Détroit, Michigan, permet d’illustrer : “ Au milieu des quartiers vides et des maisons incendiées pour toucher les primes d’assurance, on entend les coqs et les sauterelles. On dirait que la ruine vient de la catastrophe et tend vers la nature.”
Parcours :

Licence Histoire de l’art à l’Université Toulouse – Jean Jaurès
Etudes d’illustrations et de narration à l’ERG de Bruxelles
Master 2 (DNSEP) aux Beaux-arts – Site Tourcoing

Exposition collective
2024 – NATURES SAUVAGES, galerie Out of The Blue, LILLE

2024 – I WANNA BE YOUR DOG – curation : Ronan Le Régent
Centre Arc en Ciel (Lièvin).

Bibliographie :

POUPON, Robin. Tchoukel (Eaux-fortes et poèmes), Éditions du Dé Rouge, Mosset, 2024.

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