artiste/ Bosser
France
Artiste contemporain français, né au Havre en 1946, Jacques Bosser jouit d’une renommée internationale. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions en France ainsi qu’aux USA à New York et à Los Angeles, à Londres, à Tokyo, en Corée du Sud, en Italie, en Espagne, en Irlande, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg…
Jacques Bosser a développé une technique empirique qu’il affine depuis plus de quarante ans. Travaillant par strates sur des supports en bois ou en papier, il applique la couleur par couches successives. Ces couches sont constituées de pigments mélangés à de la résine acrylique formant une pâte chromatique. Eau et air dessinent ses motifs. Le tableau se dévoile ainsi progressivement, entre couche et surcouche de peinture. Influencé par la philosophie japonaise du Wabi Sabi, il laisse une part au hasard et a l’imperfection.
Des signes tribaux, résurgence de son enfance africaine, au thème floral, les sources d’inspiration de Jacques Bosser sont multiples. Il est sensible à la poésie des formes qui se rencontrent, s’entremêlent, se multiplient, s’éloignent, se rapprochent, se superposent… À l’image des notes de musique, ces formes se répètent dans son œuvre, s’enrichissent d’envolées chromatiques, pour offrir au spectateur une douce mélodie plastique. Les répétitions des grands aplats de couleurs, « Le colorfield » de Barnett Newman ou Clyfford Still, semblent être une sphère d’influence de l’artiste, mais il les adapte à sa propre écriture. Le motif revient, de tableau en tableau, d’année en année. Il n’est « ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre » (Paul Verlaine). Il traverse les barrières du temps et des expositions. Tel un fil d’Ariane, il lie les œuvres de l’artiste en les plaçant dans un contexte de continuité chronologique et thématique. Ces motifs deviennent écriture, empreinte, langage personnel. Nul doute que Jacques Bosser a imprimé son style dans le grand livre de l’histoire de l’art.
Poète dans l’âme Jacques Bosser a une approche parnassienne de l’organisation rythmique de ses œuvres. Associant plusieurs supports (caissons en bois ou papier Arche), il débute la réalisation de son tableau par la pièce la plus importante en termes de volume. À partir de cette pièce, il combine les autres parties de son tableau en jouant avec romantisme sur les formes et les couleurs. Cette versification plastique, entre rigueur et romantisme, procure au spectateur de douces vibrations émotionnelles. Une énergie semble circuler entre les parties de l’œuvre, un lien mystérieux, un « flux de sensations » comme le nomme l’artiste. D’où l’importance de cette organisation parcellaire de l’œuvre qui demande à l’artiste une longue réflexion visant à mettre les couleurs en tension, ou, au contraire à les fondre dans un dégradé chromatique.
L’esthétique des formes se conjugue chez Jacques Bosser à une maîtrise des combinaisons chromatiques. Une relation dynamique semble exister entre les différentes couleurs d’une même composition plastique. Ces couleurs s’édulcorent ou se dynamisent entre elles. Elles s’exposent dans une chorégraphie rythmique, formant des arabesques qui communiquent avec les autres éléments des panneaux adjacents. Elles deviennent ainsi sensation, émotion. La gaieté des couleurs s’exprime également dans les relations qu’elles entretiennent avec les fonds sur lesquels elles émergent et semblent être en lévitation.