artiste/ Airam

France

La peinture serait immortelle ? ! …
De sorte qu’elle laisse entendre sa permanence en dépit de la crise qu’elle traverse. Aussi, méditer sur son pouvoir, mais aussi sur sa présence au monde, c’est chercher son identité au gré de ses infortunes diverses et actuelles. De sa radieuse figure et de son enseignement absolu, que lui reste-t-elle ?
Peut-être les règles classiques de sa poétique telle l’obsession que les choses durent. La même chose vaut encore pour sa pratique. Alors je peins. Modestement, affranchi de toute prudence, lié à une faculté critique peut-être encore capable d’approfondir un possible dialogue.
Étape une : peindre. Tous les genres de la peinture. Portrait, paysage, nature morte, sujet religieux …
Étape deux : attaquer sa surface. Graffitis, signes, textes, symboles.
Étape trois : vernir. Du plus bel éclat.
Trois étapes pour encore dire la peinture. Pour la nier aussi. Pour la désacraliser. Pour la dévoiler. Pour la rendre visible. Geste créateur. Destructeur. Rédempteur.
Peindre serait donc une rédemption. L’espoir d’une vie éternelle …

Faire émerger l’image peinte de nature classique, demande une appétence pour le hors temps, le bouleversement, la déconstruction. Sachant que toute notion de progrès est désormais obsolète, il ne s’agit plus de lutter avec la peinture elle-même mais plutôt avec l’histoire de la peinture.
Tirer parti des inventions plastiques, introduire des éléments contraires, mettre à mal la surface peinte, c’est encore produire un nouvel état à l’image peinte. Désacralisation, blasphème, mutilation, proposent à cet égard des pistes fécondes. Point de sentiments, juste des affects.
La peinture n’est plus que par métaphore un langage, même si tout usage de la linguistique reste potentiellement abusif.

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