artiste/ Madame Tomate

France

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Pour vous parler de mon processus créatif, je dirais qu’en tant que photographe, ma matière première, c’est le corps. Mon travail tourne autour de la mise en scène, tantôt dans l’accumulation d’objets, tantôt dans l’abstraction. Je travaille en « jouant » ; je recherche des lieux atypiques (parfois, j’en viens à construire de faux décors) ou j’utilise divers accessoires, dans le but de créer des personnages fictifs qui incarneront leur propre histoire. Mais mon personnage principal, celui qui est omniprésent dans mon travail, reste le corps.

Pour cette édition 2025, j’aimerais proposer deux de mes séries photo intitulées « Paperdoll » et « Peau de Peinture ». Toutes deux se relient en parlant du vêtement, qui cache ou sublime le corps. Je m’amuse avec les matières pour créer l’illusion d’un corps habillé.

« Paperdoll » fait écho au doux souvenir des jeux de mon enfance, des livres de dessins ou des poupées avec lesquels je pouvais jouer pendant des heures et créer toute une garde-robe selon mes envies. Ici, je joue en remplaçant le vêtement par du carton. Je crée une illusion de vêtement avec un matériau universel et présent partout dans notre quotidien. Le carton sert souvent à protéger ou à emballer ; cette matière n’a pas de valeur à nos yeux, mais j’essaie ici de la sublimer, comme une enfant se déguisant avec ce qu’elle pourrait trouver. Cela rend accessible cette rêverie d’enfant, de pouvoir devenir la femme qu’elle veut.

Tandis que pour « Peau de Peinture », j’utilise directement la matière sur le corps nu. Par la peinture, je choisis d’être au plus proche de la peau, du corps. Encore une fois, je joue avec l’illusion et la tromperie du vêtement, qui pose la limite entre l’acceptation de soi et le regard extérieur. Parce que, malgré la possibilité infinie de nos choix vestimentaires, il faut souvent affronter ces regards qui peuvent nous transpercer, ceux qui nous voient nus, même si nous sommes habillés.

Ces deux séries se lient par ce même processus d’illusion, mais aussi par la singularité et le mystère de leurs personnages. Car même si mon travail se reflète dans le jeu, il est important pour moi de présenter le féminin comme un sujet majeur et fort. Qu’il soit caché, magnifié ou détourné, c’est grâce à lui que je peux continuellement inventer et créer ma poésie.

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