artist/ Olukman
France
Ayline Olukman est une artiste multimédia dont le travail aborde la notion d’intimité, d’humanité et d’errance. Elle utilise la photographie, la peinture, l’écriture, la gravure et le dessin.
Née à Strasbourg, en France en 1981, elle est diplômée de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg (ESAD) en 2005.
Maintenir ma quête de l’errance, c’est une quête en elle-même. J’ai fini par admettre que la question du déplacement est centrale dans ce que je fais. Un non-lieu commun à chacun. Pendant longtemps, dans ce rapport à la nostalgie, j’étais dans le désenchantement de ce temps que rien ne retient. Puis, j’ai réalisé que non. L’image n’est qu’une image, mais elle a un statut réel ; elle existe par elle-même, ce qui provoque un certain
déséquilibre. D’où mon interrogation constante sur la création elle-même.
Tel un peintre classique, j’ai mis en scène cette série de photos dans mon atelier de peinture et à l’extèrieur, que j’utilise tel un décor. Je vois ces paysages intérieurs/extérieurs comme le lieu où le corps et la nature se rencontrent, négocient leurs différences et similitudes.
Mon étude se concentre sur le processus de création en soi, la recherche d’un sens d’appartenance au monde et au corps, au travers de la mémoire. La limite de la peau est une géographie intime et pourtant universelle qui est le fil rouge de mon travail, un jeu de mise en abime où la notion d’échelle et de réalité se perd.
Il me semble important de rester dans un rapport aux éléments, à la nature ou à la route, mais aussi qu’on ne puisse pas les identifier clairement. Il me faut englober les choses sans leurs limites. Plus je suis entrée dans la volonté de me comprendre moi-même, plus j’ai pris conscience que je faisais partie d’un tout. La mue est la membrane qui contient
chaque chose. Le regard est sollicité dans un échange continu entre l’extérieur et l’intérieur,
le reflet du miroir est une main tendue vers le spectateur.