Le programme des conférences

Roman Minin, un artiste crypto-baroque ukrainien

Rencontre avec l’artiste Roman Minin et son galeriste Jacques-Antoine Tanner, galerie Mhaata, Bruxelles, animée par Françoise Objois.

Nuit de l’art, jeudi 9 mars 2023 à 19h00; 45 minutes

Dans l’histoire de l’art, le baroque est une forme d’impulsion créatrice qui se répète cycliquement et touche tous les modes d’expression artistique. Si la confrontation entre des religions a été la source de l’émergence du baroque au 17e siècle, c’est de nos jours l’état géopolitique du monde, les crises sociales et écologiques qui créent les conditions favorables au retour du baroque. L’évolution de l’Ukraine depuis son indépendance et la guerre déclenchée dernièrement par la Russie sur son territoire ont produit des circonstances particulières, qui ont conduit l’artiste Roman Minin à créer son propre style reconnaissable, mêlant le patrimoine ornemental ukrainien, la monumentalité du style baroque et les technologies numériques. Il utilise la cryptographie comme un moyen idéal pour cacher des significations profondes au travers de messages secrets décryptables à l’intérieur de ses œuvres, dans leur complexité esthétique et leur structure multicouche parfois (bas-reliefs par exemple ) avec profusion de petits détails, de métaphores et de symboles. Souvent le spectateur est invité ainsi à parcourir un labyrinthe conceptuel visuel et le temps qu’il consacre à la contemplation de l’œuvre devient un facteur important pour sa compréhension.

De l’atelier à la Fondation Paul Duhem, Une mémoire brute

Par Bruno Gérard administrateur, commissaire d’exposition de la Fondation Paul Duhem

Samedi 11 mars 2023 à 15h00 ; 45 minutes

Depuis 43 ans Bruno Gérard anime des ateliers de création avec des personnes en situation de handicap ou de maladie mentale. Au terme de sa carrière qu'allait devenir toutes ces œuvres? En 2016, la Fondation Paul Duhem voyait le jour pour protéger, diffuser une partie de ces créations. Au travers de nombreuses images, d'anecdotes jamais banales, Bruno raconte la merveilleuse histoire de toutes ces œuvres et de leurs créateurs.

Qu’est-ce que l’art brut ? De l’art brut à la Fondation Paul Duhem

Par Bruno Gérard administrateur, commissaire d’exposition de la Fondation Paul Duhem

Samedi 11 mars 2023 à 16h30 ; 45 minutes

En 1945, Jean Dubuffet créait la notion d'art brut, regroupant des œuvres faites le plus souvent dans la solitude, le silence et le secret. Est-ce que les œuvres réalisées par des personnes handicapées ou malades mentales au sein d'ateliers thérapeutiques ou occupationnels peuvent se targuer d'être de l'art brut ? Est-ce si important ? Art brut ou pas, il n'en reste pas moins que la puissance émotive des "ouvrages" présentés à Lille Art Up, par la Fondation Paul Duhem est réelle. Au travers de nombreuses images Bruno Gérard propose une promenade historique qui démarre en 1922.

De leur temps (7). Un regard sur des collections privées

Par Keren Detton (FRAC -Grand Large) et Michel Poitevin (ADIAF), commissaires de l’exposition Rencontre animée par Françoise Objois

Dimanche 12 mars 2023 à 16h30 ; 45 minutes

Le FRAC Grand Large à Dunkerque est une institution dédiée à la constitution d’une collection publique d’art contemporain. Ses espaces d’exposition accueillent aujourd’hui des collections privées. Mais qu’est-ce qu’une collection ? Comment s’opèrent les choix artistiques et quelles visions de l’art et de la société véhiculent ces collections ? Quels rapports entretiennent-elles avec les institutions publiques ? En accueillant la septième édition de la triennale « De leur temps », proposée par l’ADIAF, le Frac présente des œuvres contemporaines qui donnent à voir de nouvelles formes de représentation, proposent d’autres manières de se relier à notre environnement, revisitent des histoires oubliées. Entre expression de l’intime et adresse publique, ces œuvres montrent un esprit du temps traversé de doutes, de visions et d’émotions.

L’art, pour secouer les mémoires

Par Amélie Sabatier, historienne de l’art

Dimanche 12 mars 2023 à 15h00 ; 45 minutes

Après 1945, l’Allemagne tend à se reconstruire et les blessures d’un passé pourtant si proche, sont vites enfouies sous les nouveaux enjeux de la reconstruction et de la guerre froide qui se met alors en place. A l’Est, le Réalisme Socialiste chante les louanges du nouveau régime; à Ouest, l’influence du Pop Art américain prend l’art à témoin d’un nouveau mode de vie opulent. Sur les dérives du passé, partout, le silence est tombé. Mais la génération de ceux qui furent enfants ou adolescents pendant la guerre, ceux qui ont vu sans comprendre, tend à se réveiller au tournant des années 60. Face à l’absence de mots, les artistes vont opposer la puissance des images. Ainsi, G. Richter, G. Baselitz ou encore A. Kieffer vont-ils utiliser leurs pinceaux pour raviver la mémoire enfouie et enfin, exposer le traumatisme commun aux yeux de tous, ouvrant la voie au salutaire devoir de mémoire.